samedi 17 avril 2010

Au fil de ses déclarations, Ségolène Royal dessine un projet alternatif pour la France.


Ségolène Royal - France Inter

Dans les réponses apportées par Ségolène Royal ce vendredi 16 avril sur France Inter aux questions des journalistes, on peut relever les contours d’un projet alternatif pour la France.

- C’est un cheval de bataille de la présidente socialiste de région, la démocratie française doit être refondée en donnant aux citoyens toute leur place dans le débat et la prise de décision. La dérive vers une démocratie des élites et des experts conduit la France dans le mur. Le dernier exemple en date, sur lequel la socialiste a été interrogée, est l’affaire des zones noires décidées par le gouvernement après la tempête Xynthia. La méthode du gouvernement qui consiste à prendre des décisions brutalement, sans concertation avec les habitants, conduit une nouvelle fois l’équipe de Sarkozy à reculer. Ce n’est pas une bonne méthode de gouvernance.

- Il ne peut y avoir de bonne réforme sans justice sociale. Sur la question des retraites, longuement interrogée, la socialiste refuse de revenir sur la retraite à 60 ans, « un acquis social ». Pour Ségolène Royal les solutions existent. D’abord, une politique de relance permettrait de réduire le chômage et donc de remplir les caisses, ensuite il faut trouver de nouvelles ressources. En somme : pourquoi s’attaquer à un acquis social alors qu’on peut augmenter les ressources ? On voit bien dans son intervention, deux approches différentes s’opposer. A droite ce sont les salariés qui paieront, pour la socialiste c’est le capital, retrouvant d’indécents bénéfices, qui doit contribuer au financement des retraites, « le patrimoine de ceux qui n’en ont pas ».

- Ségolène Royal prône un autre modèle de développement face au modèle libéral et à la financiarisation de l’économie. Elle souhaite une intervention beaucoup plus dynamique des pouvoirs publics, Etat et régions, pour définir une politique industrielle et accompagner sa mutation notamment pour une croissance verte. Un autre modèle de développement crédible comme elle a su le démontrer dans sa région, obtenant aux dernières élections régionales, un large soutien des électeurs. Faisant référence à son voyage au Brésil et à sa rencontre avec le président Lula, elle veut montrer qu’elle ne sera pas seule pour défendre ce projet alternatif et que le volontarisme politique permet d’obtenir des résultats contrairement à la politique actuelle de Sarkozy.

Ainsi Ségolène Royal peut aujourd’hui peser sur le débat sans se mettre en avant mais en défendant un projet alternatif et crédible. Femme libre et déterminée, la socialiste n’entend pas s’enfermer dans une candidature à la présidentielle qui lancerait le bal des égos des socialistes. Reste qu’on peut s’interroger aujourd’hui car il ne s’agira pas demain de gouverner comme hier. Qui mieux qu’elle aura la force de conduire cette bataille pour faire bouger la France ? Qui d’autre pour sincèrement conduire ce projet alternatif et préparer l’avenir ?

Aucun commentaire: