Le plus régulièrement possible d’ici notre Congrès, nous essaierons, via ce blog, d’exprimer la nouvelle conception du socialisme que nous proposons à nos camarades via notre motion. Hasard du au tirage au sort, nous défendons la motion « E ». Hasard qui fait bien les choses quand l'un des termes définissant sans doute le mieux notre motion est la promotion de l'Emancipation.
La crise financière et économique actuelle ne doit pas nous illusionner faussement. Cette crise est une formidable opportunité de valider les idées que nous portons depuis longtemps sur le plan économique mais elle peut aussi être un vecteur de peur, de repli sur soi, avec lesquels le socialisme s’accommode très mal. Comme a coutume de le dire Vincent Peillon, c’est donc une bataille « doctrinale, idéologique » que nous devons dès maintenant instaurer. Une bataille qui doit commencer dès l’issue du Congrès et être menée sans relâches. Grâce à ce combat, nous serons ensuite en mesure de valider notre programme de gouvernement et les propositions qu’il contiendra. Cette première étape, la motion E se propose de l’enfourcher. Faire comme nous l’indiquons en sixième axe de notre motion, du socialisme « une force neuve dans le siècle ».
Révolutionnons notre réformisme!
L’une des premières missions de cette redéfinition du paradigme de la gauche de gouvernement est de ne pas être tiède. Faire simplement appel à un socialisme « clairement réformiste » comme pierre angulaire de la redéfinition de notre pensée, c’est non seulement faire injure aux gouvernements précédents qui ont porté nos couleurs mais aussi et surtout convoquer un faux débat éternel sur une question réglée depuis 1920.
Afin de ne pas être mollassonne, cette redéfinition de notre manière de penser doit montrer la gauche à l’offensive, en essayant d’aller se battre sur des terrains autrefois associés à elle, désormais abandonnés à la droite.
L’un des premiers terrains est celui de l’idée d’émancipation. Le PS est souvent perçu, même si ce diagnostic tient souvent lieu de caricature grossière, comme conservateur, défenseur d’un modèle préexistant et sans capacité d’en imaginer un autre. Ce cantonnement du PS à une seule capacité de reproduire la société telle qu'elle est a été saisi par la droite, durant la campagne présidentiell
e notamment, pour instiller l'idée que le mouvement, la progression étaient de leurs côtés.
La mission historique du socialisme est pourtant d’offrir cette possibilité à chaque individu à s’extraire de sa condition. Cet objectif démocratique (la lutte contre la société des ordres) par excellence est sous-tendu par tous les moyens que les socialistes mettent en œuvre : la redistribution, l’éducation publique, la lutte contre toutes les formes de rente. Nous devons évidemment aider nos concitoyens traversant une période difficile, mais la meilleure assistance que les socialistes peuvent apporter à un individu, ce n’est pas l’assistance en elle-même, mais la capacité à en sortir. Une révolution est géométriquement un mouvement périodique d'un objet autour d'un axe ou d'un point central. Si nous considérons que nous sommes considérablement éloignés de cet axe central qu’est le socialisme, revenons-y ! Le travestissement des idées de mérite et d'émancipation par la droite ne doit pas nous faire oublier ce que ces notions font partie du patrimoine génétique de la gauche.
Sortir d'un discours socialiste seulement en-dessous de la moyenne.
Comme nous le disons dans notre motion, les jeunes notamment n’ont pas peur de l’avenir mais peur de ne plus en avoir. Au moment où la plupart des parents anticipent pour leurs enfants un destin moins appréciable que le leur, la mission essentielle du socialisme doit être celle du retour de l’espoir, de la possibilité retrouvée d’une ascension sociale réelle. Cette ascension, elle doit être possible pour tous et ne doit pas donner l’impression d’être réservée à une seule catégorie de la population.
Ségolène Royal l’avait très clairement énoncé dans un discours prononcé à l’Institut Edgar Quinet le 19 janvier dernier, les socialistes ne doivent pas ou plus culpabiliser le
droit à la réussite individuelle. Ils doivent également avoir la capacité de se faire entendre de tous et notamment des classes moyennes. Comme l’ont montré de nombreuses études (Les classes moyennes à la dérive ; La France des petits-moyens), les Français issus de ces classes dites « moyennes », qui sont elles-mêmes souvent en plein déclassement, ont pu se sentir menacées socialement par le discours socialiste. Outre cette menace, les effets de seuil souvent injustes qui les touchent au niveau fiscal les mettent à l'écart parfois de mesures financières dont ils auraient pourtant besoin pour certains. Le discours redistributif de la gauche leur parait donc uniquement "confiscatoire". On peut considérer qu’ils sont des « ennemis de classe ». On peut aussi penser que notre mission est de les convaincre, eux aussi, que leur vote va à l’encontre de leurs propres intérêts.
L’enjeu majeur du socialisme émancipateur est de leur rappeler que précisément, le socialisme doit permettre l’universalisation du droit à la réussite personnelle et encourager ces dernières. Le socialisme contient dans ses fondements l’affirmation de la nécessité de cette mobilité sociale. Cette mobilité est la condition de l’égalité, la liberté d’y parvenir doit être la plus aboutie, c’est-à-dire non entravée par le genre, la religion, l’origine. Les conservateurs souhaitent au contraire un ordre social inamovible. Les néoconservateurs, via leur idéologie de la sélection naturelle, encouragent et légitiment les différences désormais abyssales entre les plus riches et les plus pauvres.
Cette bataille idéologique doit donc se baser sur cette capacité du socialisme à incarner une nouvelle promesse, une nouvelle espérance. « La Révolution française n’est pas achevée » (titre du dernier ouvrage de Vincent Peillon) et c’est au socialisme républicain de la mener à son terme. Cette nouvelle force, seule une nouvelle équipe, de nouvelles énergies, ayant toutefois déjà réfléchi et agit constamment à la définition de nouvelles réponses peut le faire.
Ce nouveau socialisme ne peut être incarné que par un authentique nouveau parti socialiste de masse, ouvert et certainement pas replié sur son entre-soi. La définition de ce socialisme émancipateur est assurément la principale bataille que nous devrons mener dans la longue bataille idéologique qui nous attend. La motion E y est prête !
La crise financière et économique actuelle ne doit pas nous illusionner faussement. Cette crise est une formidable opportunité de valider les idées que nous portons depuis longtemps sur le plan économique mais elle peut aussi être un vecteur de peur, de repli sur soi, avec lesquels le socialisme s’accommode très mal. Comme a coutume de le dire Vincent Peillon, c’est donc une bataille « doctrinale, idéologique » que nous devons dès maintenant instaurer. Une bataille qui doit commencer dès l’issue du Congrès et être menée sans relâches. Grâce à ce combat, nous serons ensuite en mesure de valider notre programme de gouvernement et les propositions qu’il contiendra. Cette première étape, la motion E se propose de l’enfourcher. Faire comme nous l’indiquons en sixième axe de notre motion, du socialisme « une force neuve dans le siècle ».
Révolutionnons notre réformisme!
L’une des premières missions de cette redéfinition du paradigme de la gauche de gouvernement est de ne pas être tiède. Faire simplement appel à un socialisme « clairement réformiste » comme pierre angulaire de la redéfinition de notre pensée, c’est non seulement faire injure aux gouvernements précédents qui ont porté nos couleurs mais aussi et surtout convoquer un faux débat éternel sur une question réglée depuis 1920.
Afin de ne pas être mollassonne, cette redéfinition de notre manière de penser doit montrer la gauche à l’offensive, en essayant d’aller se battre sur des terrains autrefois associés à elle, désormais abandonnés à la droite.
L’un des premiers terrains est celui de l’idée d’émancipation. Le PS est souvent perçu, même si ce diagnostic tient souvent lieu de caricature grossière, comme conservateur, défenseur d’un modèle préexistant et sans capacité d’en imaginer un autre. Ce cantonnement du PS à une seule capacité de reproduire la société telle qu'elle est a été saisi par la droite, durant la campagne présidentiell
La mission historique du socialisme est pourtant d’offrir cette possibilité à chaque individu à s’extraire de sa condition. Cet objectif démocratique (la lutte contre la société des ordres) par excellence est sous-tendu par tous les moyens que les socialistes mettent en œuvre : la redistribution, l’éducation publique, la lutte contre toutes les formes de rente. Nous devons évidemment aider nos concitoyens traversant une période difficile, mais la meilleure assistance que les socialistes peuvent apporter à un individu, ce n’est pas l’assistance en elle-même, mais la capacité à en sortir. Une révolution est géométriquement un mouvement périodique d'un objet autour d'un axe ou d'un point central. Si nous considérons que nous sommes considérablement éloignés de cet axe central qu’est le socialisme, revenons-y ! Le travestissement des idées de mérite et d'émancipation par la droite ne doit pas nous faire oublier ce que ces notions font partie du patrimoine génétique de la gauche.
Sortir d'un discours socialiste seulement en-dessous de la moyenne.
Comme nous le disons dans notre motion, les jeunes notamment n’ont pas peur de l’avenir mais peur de ne plus en avoir. Au moment où la plupart des parents anticipent pour leurs enfants un destin moins appréciable que le leur, la mission essentielle du socialisme doit être celle du retour de l’espoir, de la possibilité retrouvée d’une ascension sociale réelle. Cette ascension, elle doit être possible pour tous et ne doit pas donner l’impression d’être réservée à une seule catégorie de la population.
Ségolène Royal l’avait très clairement énoncé dans un discours prononcé à l’Institut Edgar Quinet le 19 janvier dernier, les socialistes ne doivent pas ou plus culpabiliser le
L’enjeu majeur du socialisme émancipateur est de leur rappeler que précisément, le socialisme doit permettre l’universalisation du droit à la réussite personnelle et encourager ces dernières. Le socialisme contient dans ses fondements l’affirmation de la nécessité de cette mobilité sociale. Cette mobilité est la condition de l’égalité, la liberté d’y parvenir doit être la plus aboutie, c’est-à-dire non entravée par le genre, la religion, l’origine. Les conservateurs souhaitent au contraire un ordre social inamovible. Les néoconservateurs, via leur idéologie de la sélection naturelle, encouragent et légitiment les différences désormais abyssales entre les plus riches et les plus pauvres.
Cette bataille idéologique doit donc se baser sur cette capacité du socialisme à incarner une nouvelle promesse, une nouvelle espérance. « La Révolution française n’est pas achevée » (titre du dernier ouvrage de Vincent Peillon) et c’est au socialisme républicain de la mener à son terme. Cette nouvelle force, seule une nouvelle équipe, de nouvelles énergies, ayant toutefois déjà réfléchi et agit constamment à la définition de nouvelles réponses peut le faire.
Ce nouveau socialisme ne peut être incarné que par un authentique nouveau parti socialiste de masse, ouvert et certainement pas replié sur son entre-soi. La définition de ce socialisme émancipateur est assurément la principale bataille que nous devrons mener dans la longue bataille idéologique qui nous attend. La motion E y est prête !
Jonathan
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