mercredi 5 mai 2010

Poncifs subliminaux !



Ce qui est épatant avec le quotidien "Libération" ce sont les subtilités de langage dont il ne s'encombre jamais notamment dans ses pages politiques. On en a un aperçu particulèrement vivifiant et une confirmation plutôt éclatante, dans l'édition du mercredi 5 mai 2010 avec à sa une le titre suivant: Présidentielle : le jour où DSK s'est décidé.
En pages intérieures est rapporté par le menu un certain diner de février dernier où, entouré de quelques uns de ses fidèles,DSK n'aurait plus vraiment fait mystere de ses ambitions personnelles,bref une soirée qui pourrait par conséquence ébranler la face du monde et sur sa lancée l'Hexagone en 2012 .
Et puis en page 4 un rappel des autres éventuels "postulants"à la candidature ,sait -on jamais ?! .
Tout est dans le choix fouillé du vocabulaire, si Martine Aubry se voit attribuer la mention de "candidate de la gauche décomplexée?" François Hollande "candidat de la gauche responsable," Segolène Royal se voit recevoir quant à elle le label de " candidate de la cause du peuple" (et du petit livre rouge et de la révolution culturelle pour flirter avec la métaphore maoiste tant qu'on y est ,non?) et le déferlement des nuances dans les descriptifs et les qualificatifs peut se poursuivre allègrement :"populiste et populaire sur l a taxe carbone, elle joue les coups médiatiques...
Mathieu Ecoiffier (auteur de cet article :" Aubry, Hollande, Royal et les autres en embuscade ") se garde bien alors de rappeler dans quel contexte elle s'est prononcée contre l'instauration de cette taxe, en quoi elle pouvait affecter les catégories les plus modestes, mais manifestement ce ne sont pas des éléments suffisamment pertinents pour mériter d'être signalés aux lecteurs! Certes il se borne à reconnaitre qu'elle dispose "d'un socle solide de fidèles",
mais ça lui fait trop mal de l'écrire , il se reprend et préfere l'affubler aussi sec d'un "reél fan-club dans l'électorat de gauche". Cette enfilade affligeante de clichés entend essayer en filigrane de se donner une apparence vaguement contrebalancée en rappelant qu'"elle est "dotée d'un sens politique dont aucun de ses camarades ne dispose".
En définitive on reste surtout interdit par cet exercice de style d'une partialité flagrante et redoutable, mais malheureusement récurrent dans nombre de quotidiens, qui ne contribue vraiment pas à dynamiser et à élever surtout le niveau du débat politique tant à gauche qu'au -delà!
Eric Sternahc

Aucun commentaire: