
Une révolution du monde de l'information est à l'œuvre et son impact semble d'ores et déjà affecter la presse écrite qui risque de plus en plus de s'apparenter à un vaste cimetière, le phénomène est mondial, principalement du au premier chef à internet. Tous les journaux ont fait leur exode sur le net , et parrallèlement la publicité déserte de plus en plus la presse écrite eu égard à l'érosion continue de ses ventes, surtout des quotidiens en France par rapport à la presse magasine qui parvient à sauver les apparences. Pour combien de temps encore?
Qu'implique la lecture des informations sur Internet quand on a droit à une offre abondante? Un risque d'éparpillement car on ne se concentre pas de la même façon quand on voit un film au cinéma ou devant sa télévision.
Peut-on prétendre être informé quand on consulte Internet, plus sagement et modestement devrait-on plutôt dire qu'on est au courant de l'actualité au sens large du terme et qu'il faudrait au mieux effectuer un sérieux travail de recoupement pour avoir une vision claire et établie des choses.
Certes, toute une nouvelle presse voit le jour sur Internet : Rue 89, Mediapart etc., certains sites sont payants mais les internautes sont-ils dans leur majorité disposés à payer pour ce type de services?
Si la presse écrite traverse un moment difficile, il est du aussi à une perte notable de crédibilité :
la dernière invasion de l'Irak par l'armée américaine a échaudé passablement les esprits. Cela a conduit à s'interroger sur des media a priori dignes de confiance qui ont pu relayer sans gêne les énormités de l'administration Bush comme les armes de destruction massive censées être détenues par Sadam Hussein
Sur un plan national, le traitement de l'information sur le référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005 a heurté. Les partisans du oui auraient ainsi d'un espace médiatique supplémentaire par rapport aux tenants du non.
Tout le monde peut-il se prévaloir d'être journaliste, les internautes en pouvant apporter leurs commentaires sur tous le sites d'info auraient-ils la faiblesse de croire qu'ils peuvent devenir éditorialistes?
C'est là que réside la menace, tout avis est-il bon à prendre , même s'il y a des modérateurs? La rapidité et la réactivité n'affectent t-elles pas le temps de la réflexion? Une information est un ensemble de faits dument avérés. Or, afin de pouvoir argumenter et étayer une opinion, il faut pouvoir s'appuyer sur un minimum de données, c'est ce que garantit le travail minutieux de l'enquête, un travail de longue haleine qui permet de mieux faire saisir les tenants et les aboutissants d'une information. Mais le temps a un cout, or beaucoup d'entreprises de presse privilégient, notamment pour des raisons budgétaires, de moins en moins le travail d'investigation.
Internet ne risque t-il pas de
favoriser l'immédiateté au détriment d'une pensée plus digérée et articulée? Qui aura droit à une information digne de ce nom, celles et ceux qui veulent faire l'effort, qui sont prêts à payer pour? Les conséquences seront lourdes si l'information devient la chasse gardée d"une élite. Cela permettrait tous les abus et toutes les manipulations par ceux détenant l'information.
Quels scénarios vont-ils se dessiner dans les années à venir? Bernard Poulet donne de nombreuses pistes, pas très optimistes mais résolument lucides. Les faits qu'il décrit sont hélas implacables et ne peuvent que nourrir amplement le débat : l'information va t-elle se régénérer sur le net, la presse écrite est-elle vraiment appelée à disparaitre totalement, les citoyens ont-ils un rôle à jouer pour avoir accès et disposer d'une information digne de ce nom ?
Qu'implique la lecture des informations sur Internet quand on a droit à une offre abondante? Un risque d'éparpillement car on ne se concentre pas de la même façon quand on voit un film au cinéma ou devant sa télévision.
Peut-on prétendre être informé quand on consulte Internet, plus sagement et modestement devrait-on plutôt dire qu'on est au courant de l'actualité au sens large du terme et qu'il faudrait au mieux effectuer un sérieux travail de recoupement pour avoir une vision claire et établie des choses.
Certes, toute une nouvelle presse voit le jour sur Internet : Rue 89, Mediapart etc., certains sites sont payants mais les internautes sont-ils dans leur majorité disposés à payer pour ce type de services?
Si la presse écrite traverse un moment difficile, il est du aussi à une perte notable de crédibilité :
la dernière invasion de l'Irak par l'armée américaine a échaudé passablement les esprits. Cela a conduit à s'interroger sur des media a priori dignes de confiance qui ont pu relayer sans gêne les énormités de l'administration Bush comme les armes de destruction massive censées être détenues par Sadam Hussein
Sur un plan national, le traitement de l'information sur le référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005 a heurté. Les partisans du oui auraient ainsi d'un espace médiatique supplémentaire par rapport aux tenants du non.
Tout le monde peut-il se prévaloir d'être journaliste, les internautes en pouvant apporter leurs commentaires sur tous le sites d'info auraient-ils la faiblesse de croire qu'ils peuvent devenir éditorialistes?
C'est là que réside la menace, tout avis est-il bon à prendre , même s'il y a des modérateurs? La rapidité et la réactivité n'affectent t-elles pas le temps de la réflexion? Une information est un ensemble de faits dument avérés. Or, afin de pouvoir argumenter et étayer une opinion, il faut pouvoir s'appuyer sur un minimum de données, c'est ce que garantit le travail minutieux de l'enquête, un travail de longue haleine qui permet de mieux faire saisir les tenants et les aboutissants d'une information. Mais le temps a un cout, or beaucoup d'entreprises de presse privilégient, notamment pour des raisons budgétaires, de moins en moins le travail d'investigation.
Internet ne risque t-il pas de
Quels scénarios vont-ils se dessiner dans les années à venir? Bernard Poulet donne de nombreuses pistes, pas très optimistes mais résolument lucides. Les faits qu'il décrit sont hélas implacables et ne peuvent que nourrir amplement le débat : l'information va t-elle se régénérer sur le net, la presse écrite est-elle vraiment appelée à disparaitre totalement, les citoyens ont-ils un rôle à jouer pour avoir accès et disposer d'une information digne de ce nom ?
Autant de thèmes qui appellent, une fois de plus, le débat, que nous aurons le 27 mai prochain au Musée social (3ème étage) avec Bernard Poulet.
Eric Sternhac
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