dimanche 7 décembre 2008

Plus que jamais, notre place est au PS!


J’entends et surtout je lis un certain nombre de camarades nous expliquant, sur le forum de Désirs d'avenir notamment, qu’il faudrait, compte tenu de la situation, en venir à une scission et/ou à la création d’un nouveau parti autour de Ségolène Royal et de son équipe.

Je comprends, j’adhère même à la colère voire l’exaspération qu’ont suscité aussi bien le déroulement du Congrès de Reims, l’ « élection » de notre Première secrétaire que la désignation de la nouvelle équipe dirigeante, mettant volontairement de côté nos représentants. Ce sont trois événements qui laissent des traces et auront du mal à s’effacer, dont Martine Aubry et son équipe sont entièrement responsables.


En revanche, selon moi, l’analyse consistant à se dire que la situation doit nous amener à quitter le PS et fonder un autre parti est construite sur plusieurs erreurs d’appréciation et un certain nombre d’illusions, qui sans vouloir être trop pragmatique, pourraient avoir des conséquences politiques et électorales catastrophiques, pour la gauche assurément, pour les Français surtout.


1 – Une erreur d’appréciation.


Il s’agit d’une erreur de jugement politique. Comme l’ont écrit plusieurs de nos camarades et comme le répète Ségolène Royal, nous ne sommes pas la « minorité » du PS mais représentons au contraire la moitié (et peut-être un peu plus…) du Parti !


Rappelez-vous il y a quelques mois, toute la médiacratie nous expliquait que le sort de Ségolène Royal était joué, que Bertrand Delanoë allait l’emporter haut la main, que nos idées et notre leader seraient totalement marginalisés. Nous avons fini, il faut le répéter, premier lors du vote des motions, premier lors du vote sur le leadership.


Ce sont des acquis indiscutables. L’une des antiennes préférées de nos compétiteurs au sein du PS consiste à remettre en cause notre légitimité-même à être militant socialiste, à faire partie intégrante de notre… Parti. Or, Ségolène Royal et notre équipe ont su démontrer à quel point nous étions implantés dans ce Parti, à quel point nous représentons une dynamique de changement qui ne lâchera rien.


Un tiers des fédérations, quelque soit le mode de calcul, nous est favorable. De nombreux camarades ont fait de magnifiques campagnes pour être élu(e)s membres de la CA, trésorier(e)s, secrétaires de section, membres du conseil fédéral, premier(e)s fédéraux(ales)… Et nous devrions aujourd’hui nous résigner, à remettre en cause ces combats, ce temps investi, à leur laisser les clefs de la maison, alors que nous en détenons, au minimum, une copie ? Cette renonciation serait, d’une certaine manière, un abandon de nos camarades.


Ce serait une très mauvaise chose pour nos amis. Ce serait aussi et surtout un trop beau cadeau fait à nos compétiteurs. Ce serait montrer que leurs caricatures insupportables se vérifient. Que nous désertons au moindre obstacle, que nous ne sommes pas capables de rester dans ce Parti, pour le transformer. En tant qu’adhérent et militant, je n’ai jamais pensé que l’on pouvait changer les choses de l’extérieur et ne supporte pas les donneurs de leçons qui restent au chaud chez eux en se plaignant. Je le pense toujours.



2 – Une illusion.


La création d’un nouveau Parti serait ensuite une illusion mortifère. Pour plusieurs raisons :


1. Nous participerions à la décomposition actuelle du camp des progressistes. Entre le « PDG », le NPA, le « front « écologiste », les divisions du PCF… nous ne serions qu’un nouvel élément de fragmentation de ce paysage politique dont les Français ont plus que des difficultés à comprendre les nuances et se détournent finalement, de chacune de ses composantes.


2. La vie politique française s’articule depuis plusieurs années, sans démenti pour le moment à aucune des échéances électorales (y compris partielles), autour d’une véritable bipolarisation. La dernière élection présidentielle l’a d’ailleurs démontré plus que jamais. Générer un nouveau Parti nous conduirait au minimum, à la marginalisation, au pire, à empêcher la qualification de tout(e) candidat(e) de gauche au deuxième tour du scrutin majeur de notre vie politique. Aucun militant socialiste ne peut le souhaiter.


Quitter le PS ferait momentanément quelques vainqueurs bien illusoires (les fameux « malfaisants » que l’on reconnaîtra aisément parmi certains de nos compétiteurs) et durablement un vainqueur certain : la droite.


J'ajouterai que si certains ne peuvent vraiment plus, pour mille raisons, rester au PS, tout en continuant à faire de la politique, à agiter des idées, à servir le socialisme de manière générale : qu'ils adhèrent à Désirs d'avenir!


Je serais tenté de conclure : « Levons-nous ! Vertu et courage ! Nous rallumerons tous les soleils, toutes les étoiles du ciel. Nous sommes les socialistes, il reste tant à faire, faisons-le ! ».


Jonathan

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